Ségolène Royal

Déclaration de Ségolène Royal

Chers amis, Chères amies,
  
Un large rassemblement sera utile pour redresser notre pays. Cette vision s’inscrit dans la continuité du discours d’Arçais sur le sens de ma candidature, le 26 juin 2011, et dont voici un extrait. 

« Oui, C'est à vous que je m'adresse vous qui avez perdu et qui avez peur de perdre encore ...Vous me l'avez dit partout où je suis venue depuis plusieurs années, dans de nombreux départements de France :

« On nous a tout pris ».
« On nous a pris nos retraites ».
« On nous a pris notre dignité au travail ».
« On nous a pris la sécurité ».
« On nous a pris notre système de santé,et même notre école. »

Eh bien moi je veux vous rendre tout cela.

Et même plus encore, car il faudra construire notre avenir commun et rendre à chacun une espérance pour que, pour nos enfants, demain soit meilleur qu'aujourd'hui et que l'ascenseur social redémarre pour tous ceux qui font des efforts, qui veulent travailler, qui veulent créer, qui veulent entreprendre, mais qui sont bridés par tant de barrières. Pour que la situation de nos enfants soit égale ou meilleure que la nôtre tout simplement. C'est ce que l'on appelle le progrès social.

C'est le vrai sens de notre histoire, histoire que je veux écrire avec vous. Qui ne voit que notre Etat Providence, a été tellement démoli que les acquis de la Résistance devront être à nouveau reconstruits.
Je pense en particulier à la Sécurité Sociale, aux retraites, à la santé, à la dignité au travail, à la liberté des médias qu’il faudra rendre indépendant du pouvoir de l’argent, comme le proclamait le conseil national de la Résistance.

Pourquoi la droite qui nous gouverne a oublié les leçons de l’après-guerre et la conception désintéressée de la politique qu’avait le Général de Gaulle, auquel elle se réfère tout en tournant le dos à sa pensée, « il faut compenser les ferments de divisions sous peine de danger mortel » disait-il, ou encore « il faut viser haut  et se tenir droit ». On en est loin.


Ce n’est pas parce que la droite qui nous gouverne a abandonné ce qui lui restait comme référence structurée que la gauche doit rougir d’être fidèle à sa mission en reprenant le drapeau « de cet acte d’énergie, de cet acte de foi qui conditionne la résurrection de la France. La France est malade il faut que la guérison soit à son œuvre » écrivait encore le Général de Gaulle. Jamais ces mots écrits dans une autre période sont, pour aujourd’hui, n’est-ce pas, criants de vérité. Eh bien, puisqu’une partie de la droite affairiste les a laissé tomber, n’hésitons pas à les porter. Et un jour prochain, tous les républicains humanistes convergeront vers la gauche unie et les écologistes, pour accomplir le changement.

Oh j’ai bien entendu et vous aussi, souvenez-vous de cette phrase (« désormais quand il y a une grève en France plus personne ne s’en aperçoit »). J'ai donc bien entendu et vous aussi, le mépris à l’égard de tous ceux qui sont obstinément descendus dans la rue pour défendre les acquis sociaux et la valeur  travail, sa juste reconnaissance par les salaires et par des retraites qui permettent de vivre et pas seulement de survivre. Et les luttes sociales des ouvriers qui se battent contre les délocalisations financières, et les  parents d’élèves qui se mobilisent pour maintenir les écoles de leurs enfants.

La gauche n’a pas à rougir de défendre la sécurité sociale, l’œuvre de ceux qui en regroupant toutes leurs forces ont permis  à la France de retrouver  son équilibre moral et social.
La gauche n’a pas à rougir de vouloir redonner au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.

C’est pour toutes ces raisons que je propose aux Français de construire un ordre social juste, appuyé sur la force citoyenne de chacun d’entre vous, de chacun d'entre nous.
Je m'y suis préparée et  j’y suis prête ».



 Ségolène Royal