Adeline l’Honen dessine l’avenir de la gauche dans la 7° circonscription

Interview de Adeline L’Honen par Yannick Urrien paru dans La Baule+ de janvier 2012

Yannick Urrien (La Baule+) : Au cours des derniers mois, le parti socialiste, auquel vous appartenez, a organisé successivement des « primaires » partout en France, afin de désigner le candidat de gauche à la prochaine élection présidentielle, et plus récemment la désignation des candidats aux élections législatives de 2012. Quel bilan tirez-vous de ces deux moments importants ?

Adeline L'Honen : L’introduction d’élections primaires pour la désignation du prochain candidat de gauche à l’élection présidentielle de 2012, ouvertes aux militants, aux sympathisants et plus largement à toutes les femmes et les hommes qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche, constitue un moment fort de démocratie dans notre pays. Les médias se sont beaucoup intéressés à cette démarche à laquelle les municipalités ont apporté leur contribution. Les responsables et bénévoles des bureaux de vote ont réalisé cette mission avec beaucoup de sérieux et de rigueur. Je m’étais entretenue avec vous pour informer les lecteurs de La Baule Plus dans votre numéro de septembre de cette belle avancée démocratique.

François Hollande, candidat désigné à l’issue du second tour de ces primaires, bénéficie d’une large légitimité et du soutien de tous ceux qui ont participé au vote, y compris celles et ceux qui ne l’avaient pas choisi au premier tour.. Cette légitimité qui s’est exprimée au-delà des frontières du seul parti socialiste sera à comparer avec les auto-désignations de certains candidats ou les désignations d’appareil.

Je pense que ces « primaires » à la française, qui constituent une indéniable réussite, seront appelées à faire école bien au-delà de la gauche. En effet, elles constituent un temps d’information et de réflexion au cours duquel ceux qui prétendent à une magistrature élective doivent  montrer leur capacité à exercer la fonction à laquelle ils prétendent. Elles permettent aux citoyens de faire un choix réfléchi qui prépare « le grand choix » du calendrier électoral républicain.

Ce temps qui sépare les primaires de la gauche de l’élection d’avril-mai 2012 est un temps précieux pour le candidat de gauche ainsi désigné, qui lui permet de nouer de fructueux contacts au premier chef en Europe, mais aussi dans le reste du monde.

Yannick Urrien (La Baule+) : Et la préparation des élections législatives ?

Adeline L'Honen : Selon les institutions de la cinquième République, on ne gouverne pas en France sans disposer d’une majorité parlementaire stable. C’est un fait que l’on peut déplorer dans la mesure où le pouvoir législatif, quelles que soient les améliorations qui ont pu, au fil du temps être apportées, demeure largement lié au pouvoir exécutif. Mais je sais bien qu’une majorité introuvable est la source d’une instabilité chronique. Il sera, à mon sens, cependant nécessaire d’introduire un peu de proportionnelle  afin que les minorités politiques puissent avoir une représentation législative, sans que la recherche d’une majorité de gouvernement ne devienne un casse-tête permanent.

Dans le cadre institutionnel actuel, la préparation des élections législatives qui est par nature complexe, comprend pour la gauche, deux moments qui nécessitent d’être bien distingués : le temps des alliances du premier tour, et le temps du second tour.  Pour le premier tour, les circonscriptions sont réparties entre des candidats du parti socialiste, ses alliés Europe écologie les verts et le mouvement des radicaux de gauche. En Loire Atlantique, compte tenu des forces en présence, sur les dix circonscriptions, seules neuf présenteront un candidat socialiste, une circonscription étant réservée pour une candidature Europe écologie les verts. Par ailleurs, un objectif ô combien important et bien souvent oublié est celui de respecter la parité entre les candidats masculins et féminins. Ceci a également été réalisé en Loire Atlantique, non sans quelques difficultés, j’y reviendrai. Pour le second tour, il s’agit de rassembler toutes celles et tous ceux qui auront à choisir en conscience de favoriser une majorité de gauche pour gouverner la France et apporter les inflexions indispensables souhaitées par la majorité des électeurs.

Yannick Urrien (La Baule+) : Alors où en est-on pour la septième circonscription de Loire Atlantique ? Avez-vous songé à vous présenter comme en 2007 ?

Adeline L'Honen : En 2007, cette circonscription avait été désignée « féminine » par le parti socialiste. Connaissant bien cette circonscription du fait de ma présence continue sur le terrain, je m’étais présentée et j’ai pris grand plaisir à conduire ce combat.  Pour 2012, le parti socialiste a souhaité ouvrir le jeu des candidatures pour cette circonscription, ce qui pouvait représenter un risque pour le respect de la parité au niveau départemental. Si aucune femme n’avait été en mesure de se présenter, il va sans dire que j’aurais présenté ma candidature au vote des militants car la parité en politique n’est pas encore un long fleuve tranquille y compris au parti socialiste ! Vous le savez, à l’Assemblée Nationale les femmes représentent un peu moins de 20% tous partis confondus et pourtant les femmes compétentes ne manquent pas !

Me présenter en 2012 n’était pas mon choix. Je souhaitais passer le relai sans heurt à une autre femme afin de préparer l’avenir. Par ailleurs, très investie au sein du conseil régional des Pays de la Loire, comme je l’avais expliqué à vos lecteurs dans votre numéro de septembre dernier, je ne souhaitais pas abandonner les missions pour lesquelles je me suis investie, en particulier tout ce qui concerne l’économie maritime, le secteur de la pêche, de la conchyliculture, de l’aquaculture et de la saliculture.

Les militants socialistes ont désigné  dès le  premier tour et avec une large majorité,  par un vote à bulletins secrets leur candidat. Il s’agit d’une candidate. La femme qui se présentera à l’élection législative de 2012 dans notre circonscription pour le parti socialiste, est Hélène Challier. Conseillère municipale d’opposition à Guérande, âgée de 44 ans, elle représente l’espoir et l’avenir de la gauche sur notre territoire.   Son suppléant est Pascal Noël-Racine, maire d’Herbignac et vice président de Cap Atlantique.

La victoire est à la portée de la gauche rassemblée,  même si elle ne sera pas facile ! Notre circonscription a subi un découpage électoral depuis 2007, avec le transfert du canton de Saint Nicolas de Redon sur la circonscription de Chateaubriand, ce qui indéniablement nuit à la gauche toujours majoritaire dans ce canton et avantage par conséquent la droite. Pour autant, à bien considérer le bilan des deux mandats législatifs exercés par l’actuel député, on constate une implication personnelle législative infime. Par contre, la distribution, certes légale, d’une enveloppe conséquente de la fameuse «  réserve parlementaire » qui a fait couler beaucoup d’encre, a favorisé une politique dite de  clientélisme, bien éloignée de l’intérêt général. Je pense qu’il fadra tout simplement supprimer cette « réserve parlementaire »

Yannick Urrien (La Baule+) : Croyez vous que la gauche puisse résoudre les grands problèmes liés à la crise internationale actuelle ?

Adeline L'Honen : En d’autres temps, il était de bon ton d’affirmer que la droite thésaurisait tandis que la gauche dépensait de façon insouciante. Les temps ont bien changé. Quand on observe que près de la moitié de la dette actuelle de la France est le résultat de la politique du président de la République et de son gouvernement, on ne peut que s’interroger sur la capacité de la droite à nous sortir de l’impasse dans laquelle elle nous a conduit.

Deux idées complémentaires guident la réflexion de la gauche au plan national.

La première est l’urgente et absolue nécessité de reconstruire une politique fiscale qui sorte de l’empilement de mesures contradictoires à l’intérêt contre productif. Cela signifie de vouloir promouvoir un effort de tous les citoyens y compris les plus privilégiés pour redresser le pays, de taxer le capital de la même façon que le travail, mais surtout d’instaurer les mesures d’accompagnement d’une politique industrielle rénovée avec les petites et moyennes entreprises, de création d’entreprises et de l’emploi.

La seconde est l’urgente et absolue nécessité de reconstruire une politique sociale adaptée aux besoins de politiques bien définies : politique familiale, politique de la jeunesse, politique de santé publique, politique de soutien aux personnes âgées, ... La dénonciation véhémente et honteuse de certains membres du gouvernement du « cancer de l’assistanat » met en évidence une profonde méconnaissance de la pauvreté et des conditions difficiles de vie d’une frange importante de la société française. Le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter !

La solidarité nationale n’est pas un puits sans fond, elle est l’accompagnement indispensable de toute politique de redressement, car faut-il encore le rappeler, l’économie est au service des hommes et des femmes. La France a connu des périodes bien plus difficiles que celle que nous vivons actuellement. Les Français auraient-ils perdu le sens de la solidarité ?

La gauche française possède des hommes et des femmes de qualité, des compétences nationales et internationales et les vieux schémas dépassés qui veulent la ringardiser se retournent contre ceux qui les profèrent encore.

Les lecteurs de La Baule plus n’ont certainement pas oublié la campagne présidentielle de 2007 et  les promesses faites. Ont-elles été tenues par celui qui se voulait le président de l’augmentation du pouvoir d’achat ? Le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer, le chômage quant à lui ne cesse d’augmenter… le ralentissement de l’activité économique est général.  Comme le dit si bien Jacques Auxiette, Président du conseil régional des Pays de la Loire , ceci témoigne de « l’échec d’un Gouvernement totalement dépassé par l’évolution du monde dans lequel s’inscrit l’action politique …Et si Les Régions ne peuvent pas tout, elles ne baissent pas les bras ».
 C’est pourquoi, La Région des Pays de la Loire, forte d’une stratégie budgétaire claire et d’une gestion de la dette prudente et optimisée reconnue,  lance un nouvel emprunt obligataire auprès des particuliers. C’est une  réponse à la situation délicate des marchés financiers.
Le premier appel à l’épargne populaire a servi à financer des investissements publics importants (des lycées, des trains,…), le second appel servira à créer de l’emploi en finançant les investissements des entreprises régionales qui innovent et qui recrutent. La Région proposera  aux particuliers d’investir pour favoriser, à moindre risque, le développement de nos entreprises locales plutôt que d’orienter leur épargne vers celles du CAC40 !

Alors oui,  la gauche sait mieux que gérer, elle sait investir pour l’avenir.

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