Interview d'Adeline L'Honen parue dans La Baule+

Adeline L’Honen, conseillère régionale PS des Pays-de-la-Loire, fait le point sur l’actualité politique de cette rentrée.

Elle nous annonce, en avant-première, son intention de soutenir Ségolène Royal lors des primaires socialistes qui se dérouleront les 9 et 16 octobre prochains.

Le Parti socialiste a lancé une opération majeure et inédite, celle des primaires de la gauche pour l’élection présidentielle de 2012. Comment voyez-vous cette innovation ?

Adeline L’Honen : L’initiative du Parti socialiste marquera l’histoire politique. C’est une nouvelle page de la démocratie qui va s’écrire. Vous rendez-vous compte de la formidable avancée... J’appelle toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de la gauche française, toutes celles et tous ceux qui veulent un ordre juste en France, à aller voter aux primaires les 9 et 16 octobre prochains ! 
Les primaires de 2011 constituent l’aboutissement des réflexions menées sur la participation des citoyens au choix du candidat de gauche pour l’élection présidentielle de 2012.
C’est une nouveauté dans le paysage politique français, c’est aussi une réponse à tous ceux qui pensent que les jeux sont faits et qu’il n’y a rien à attendre de cette élection majeure pour l’avenir de notre pays. C’est surtout un surcroît de légitimité pour le candidat ou la candidate qui sera désigné par les primaires. 

Ces élections se dérouleront les 9 et 16 octobre, partout où cela sera possible de les organiser. Plus près de nous, je citerai d’ores et déjà Le Croisic, Batz-sur-Mer, Le Pouliguen, La Baule, mais aussi Guérande, Herbignac et bien d’autres.
Elles se dérouleront dans le respect scrupuleux des avis de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Elles concernent toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche et qui souhaitent en finir, d’une part avec ce que le professeur Guy Carcassonne appelle la «monocratie» actuelle, dans laquelle nous avons un Président de la République, acteur politique essentiel bénéficiant d’une singulière et totale irresponsabilité, car nous attendons toujours la mise en œuvre du statut pénal du chef de l’Etat et, d’autre part, la fin d’une politique qui stigmatise et oublie les citoyens les plus durement frappés par la crise économique, sociale et financière. 

Pour participer aux primaires, il suffira aux citoyens inscrits sur les listes électorales d’une commune de se présenter aux bureaux de vote établis pour les primaires, munis d’une pièce d’identité, de signer le formulaire d’adhésion aux valeurs de la gauche française, ce qui ne signifie pas, bien évidemment, une adhésion au Parti socialiste, ni à un autre parti. Il s’agira également d’acquitter la somme de 1 euro pour la participation aux frais.

Pour vous, quel est le meilleur candidat aux primaires ?

Pour moi, c’est, sans aucun doute, Ségolène Royal. 
Cinq candidats socialistes et un candidat radical de gauche se présentent : deux femmes, Martine Aubry, secrétaire du Parti socialiste, et Ségolène Royal, ancienne candidate choisie par les militants en 2006, deux «quadras», Manuel Valls et Arnaud Montebourg, et François Hollande, ancien secrétaire du Parti socialiste. Pour les radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet, président de sa formation.

Ces six candidats ont des qualités indéniables et une expérience politique certaine. Pour ce qui me concerne, je reste fidèle aux valeurs portées par Ségolène Royal. 
J’ai décidé de parrainer et de soutenir Ségolène Royal pour les primaires pour trois raisons : Ségolène Royal est une personnalité d’exception, elle s’appuie sur des principes humanistes fermes, elle conduit une action politique au plus près des citoyens. Femme politique ayant une expérience affirmée de la vie politique, elle s’est construite au fil de ses responsabilités et les a toujours assumées dans le respect de ses engagements.  
Je lui reconnais aussi un tempérament tourné vers l’action, une pensée forgée sur des convictions, un souci constant de l’écoute de tous les citoyens et plus particulièrement de ceux qui souffrent. Mais, surtout, elle dispose de l’expérience précieuse d’une campagne présidentielle. Pour elle, comme pour moi, la politique comme l’économie n’ont d’autre fin que de servir prioritairement les hommes et les femmes, d’une part dans un objectif de bien commun et, d’autre part, avec une vigilante attention aux plus faibles. 

Quant à l’ordre juste qu’elle prône, cela constitue le repère constant de la vie en société. Cet ordre juste est à rechercher tant dans les domaines nationaux et en particulier en matière de sécurité, de répartition des richesses, d’éducation et de cohésion sociale, qu’au niveau européen et plus largement international, dans le respect absolu des grands textes fondateurs sur lesquels reposent les relations internationales. 

Je la suis quand elle affirme le respect de la vérité et des engagements qui constituent le socle de toute la crédibilité politique, qu’il s’agisse des engagements oraux ou du respect des lois et dans le respect des Françaises et des Français, sans esprit de manipulation ou de valorisation factice. 

Mais il est bien clair que je soutiendrai le candidat ou la candidate qui sera retenu lors des primaires, sans aucun état d’âme, si Ségolène Royal ne devait pas l’emporter, comme il est bien entendu que chacun des candidats non retenus soutiendra celui qui emportera les meilleurs suffrages. Car c’est la victoire de la gauche que nous voulons en 2012.

L’an dernier, vous avez été réélue conseillère régionale et vous appartenez à la majorité du Conseil régional des Pays de la Loire. Quelles sont vos responsabilités au sein du Conseil ?

J’ai conservé certaines des missions qui étaient les miennes durant le mandat précédent : je citerai par exemple la présidence de la commission d’appel d’offres de la Région ou mon poste d’administrateur à l’IRCANTEC (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques) au titre de l’Association des Régions de France.
La commission d’appel d’offres est l’instance obligée de passage pour l’attribution des marchés aux entreprises pour les investissements de la Région et pour certaines autres dé- penses, dans le plus strict respect du Code des marchés publics.
La commande publique demeure l’un des moteurs essentiels de croissance dans la conjoncture économique actuelle. La construction ou la modernisation des lycées, la participation régionale à la création d’infrastructures ou à la formation professionnelle, tels sont les dossiers les plus importants de la commission.

Je suis membre de la commission des finances, du personnel, des affaires générales, des travaux, de la communication et de la démocratie. Ma formation financière me poursuit toujours, mais c’est le domaine maritime qui m’occupe le plus au sein de la commission régionale du développement économique car je suis également chargée de la filière régionale pêche, aquaculture et saliculture. 
Vice-présidente de l’AGLIA (Association du Grand littoral Atlantique), présidente du SMIDAP (Syndicat Mixte pour le développement de l’aquaculture et la pêche), présidente déléguée de la CRIPA (commission régionale des investissements à la pêche et à l’aquaculture) je travaille aussi au sein de la commission pêche et aquaculture de l’association des Régions de France.
Ce domaine exige une bonne connaissance de la situation régionale, du «terrain» et une liaison forte avec les autres régions littorales françaises et européennes et notamment la Galice.
C’est ainsi que nous travaillons tous ensemble sur la future politique européenne commune de la pêche et de l’aquaculture (PCP) qui sera effective en 2012.
C’est ainsi que nous défendons auprès de Bruxelles : 
  • une pêche durable et innovante basée sur les dimensions sociales, économiques et environne- mentales ;
  • le souhait de créer un référentiel européen de la pêche durable reposant sur des critères tels que l’emploi, la performance énergétique des navires, la qualité et la traçabilité des produits, etc. ;
  • de pouvoir renouveler et moderniser la flotte dédiée à la pêche;
  • de soutenir les secteurs de la conchyliculture à travers des mesures de crise, et une réelle prise en compte de ces secteurs dans les futures propositions législatives relatives à la réforme de la Poli- tique Commune des Pêches ;
  • et d’impliquer davantage les Régions dans le processus de gouvernance et dans la mise en œuvre des politiques et fonds communautaires dédiés à la pêche et à l’aquaculture.

Je veux aussi souligner le soutien indéfectible du Conseil Régional à la SNSM. Mais je siège également, et toujours dans le cadre de mon mandat de conseillère régionale, à divers conseils d’administration : je citerai notamment Le Parc de Brière, les trois lycées privés et publics de Guérande, celui de La Baule et celui de Saint- Gildas-des-Bois, ou encore l’Isemar (Institut supérieur de l’économie maritime).

Toutes ces activités s’inscrivent-elles dans votre mandat de conseillère régionale ?

Oui, bien évidemment et vous comprenez pourquoi je suis une fervente adepte du non cumul des mandats. Je souhaite d’ailleurs également qu’ils soient limités dans la durée. 
Comme la plus grande majorité des conseillers régionaux, je ne dispose ni d’un bureau personnel, ni d’une secrétaire attitrée. L’organisation de mon travail s’effectue comme l’accomplissement d’une mission, plutôt qu’une activité routinière de bureau.

Certains disent que l’on vous voit partout sur la Presqu’île...

Je n’ai pas reçu en héritage le don d’ubiquité... et je ne le regrette pas ! Dans ma vie professionnelle, je n’ai jamais compté mes heures et, aujourd’hui, je ne compte pas mes heures à l’écoute de mes concitoyens. 
Comment je fais ? J’essaie d’être présente auprès des organismes publics ou associatifs, mais également privés avec lesquels le Conseil régional a passé une convention ou a accordé une aide financière pour un projet qu’il a retenu. J’essaie autant que faire se peut de répondre à toutes ces invitations, par politesse d’abord, mais aussi pour entretenir des liens de confiance avec les dirigeants, les organisateurs et les bénévoles qui font vivre la vie de leur cité en organisant ces manifestations. Certes, la météo n’a pas été très favorable, mais il m’a paru important, chaque fois que je le pouvais, d’aller à la rencontre de ceux qui avaient construit une manifestation pour les remercier de s’investir. Alors, oui, je suis un peu partout et même quelquefois là où l’on ne m’attend pas !

Propos recueillis par Yannick Urrien, La Baule+

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