Face aux propositions de la Commission européenne de « Reforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP) » présentées mercredi 13 juillet par la Commissaire aux Affaires Maritimes Maria Damanaki, la Commission Arc Atlantique de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM), s’inquiète pour l’avenir de la pêche dans les Régions maritimes.
« Après deux ans de concertation entre Commission européenne, Etats membres, ONG et représentants du secteur halieutique, aujourd’hui nos attentes n’ont pas été satisfaites car les solutions proposées en termes de modernisation, innovation et sécurité à bord ne sont pas à la hauteur des besoins de la flotte européenne» a affirmé Rosa Quintana Carballo, Ministre pour la mer de la Région Galice (ES) et Présidente du « Groupe de Travail Pêche » de la Commission de l’Arc Atlantique. Elle ajoute que le manque d'intégration des impacts socio-économiques de cette politique au même niveau que les considérations environnementales pourrait conduire à des effets négatifs importants, en particulier en termes de pertes d'emplois et de croissance économique. Dans ce sens, Quintana Carballo indique «son insatisfaction par rapport à l’absence d’aides explicites à toutes les activités de pêche durables, y compris la pêche artisanale, tout en soulignant que l’avenir du secteur sera lié à la préservation et au soutien de ces activités, qui soutiennent la dynamique économique et assurent le maintien de la population dans les zones côtières».
Les Régions Atlantiques de la CRPM pensent que la sélectivité est essentielle pour réduire les rejets, mais que le débarquement de toutes les captures pose un certain nombre de problèmes. Elles craignent notamment que les débouchés économiques (transformation en farines animales) que la Commission européenne propose pour les captures sous taille ne permettent pas de répondre à l'objectif environnemental initial. Elles regrettent également le modèle de gouvernance proposé puisqu’il correspond à une renationalisation de la PCP ne donnant pas la possibilité aux Régions de jouer un rôle, notamment dans l’analyse et la gestion des pêcheries, à la hauteur des enjeux socio-économiques qu’elles représentent dans le secteur européen des pêches. Leur absence des Comités Consultatif Régionaux (CCR) en tant que membres de droit en est une illustration.
Parmi les autres Régions de l’Arc Atlantique, Isabelle THOMAS, Vice Présidente du Conseil Régional de Bretagne en charge de la mer et de la protection du littoral, s’attendait à ce que « la Commission introduise un référentiel de pêche durable ainsi qu’un cadre législatif pour la création d’un label de qualité européenne pour les produits de la pêche, de la conchyliculture et de la pisciculture ». Enfin, par rapport au volet extérieur de la PCP, Adeline L’HONEN, Conseillère régionale des Pays de la Loire, en charge de la pêche, de l'aquaculture et de la saliculture, souligne que : « Alors que nous importons plus de 70% de la consommation européenne des produits de la Mer, nous demandons également que ces importations soient soumises aux mêmes exigences sanitaires et environnementales de la PCP que les produits européens ».
Les Régions de l’Arc Atlantique souhaitent une politique durable plus ambitieuse véritablement tournée vers l’avenir de la pêche de la conchyliculture et sont mobilisées pour travailler ensemble. La CRPM présentera sa réaction aux propositions de la Commission européenne sur la « Réforme de la PCP » lors de son Assemblée Générale qui se tiendra du 28 au 30 septembre prochain à Aarhus (Danemark).
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